Le teint halé, une mode récente

Publié le par *.:。✿*Fleur de soleil*✿。:.*

 

blanche-neige

 La plus célèbre fille au teint blanc, Blanche Neige

 

 

Aujourd’hui la tendance est au teint halé, mais c’est somme toute récent. Jusqu’au milieu du XXe siècle, le teint blanc était considéré comme idéal, il était synonyme de beauté, et surtout c’était le signe de l’élégance suprême. C’était la marque des femmes de qualité, de l’aristocratie, tout le contraire des femmes du peuple qui avaient le teint halé parce qu’elles travaillaient au grand air.

 

Pendant des siècles, les femmes ont rivalisé d’astuces pour conserver ce teint immaculé, ce symbole d’une origine pure et racée. La mode imposait le teint aussi blanc que possible, et ce dès l’antiquité.

femme_pompei-copie-1.jpgLes égyptiennes s’appliquaient une pommade à base d’albâtre et de lait d’ânesse, les romaines utilisaient du blanc de céruse ou du carbonate de plomb, et même de la terre blanche (kaolin, craie, chaux, gypse), les gauloises quand à elles  se confectionnaient un fond de teint à base de craie et de céruse. Au Moyen Age les pelures de pêche et le jus de citron servaient à blanchir le teint.

 
Pour améliorer cette blancheur, à partir du XVIIe siècles, outre le rouge appliqué sur les joues et les lèvres, les femmes employaient, entres autres, des onctions d’eau distillée de fleurs, l’huile de talc, le lait virginal (une trouvaille de Nostadamus, à base de litharge d’argent, obtenu par oxydation du plomb). Le visage était plâtré. La pureté  du teint était préservée par le port d’un masque. Fait de velours, il se pliait en deux et était fixé à l’aide d’un léger fils de laiton terminé par un bouton de verre que les femmes conservaient constamment serré entre leurs dents.

En complément de ce teint blanc, les femmes de haut rang appliquaient du vermillon sur leurs joues. C’est à cette époque que se développe l’utilisation des mouches. En velours ou en soie noire, elles ont été inventées pour masquer les marques de variole. Devenues un phénomène de mode, elles font fureur du règne de Louis XIII à la Révolution. Elles deviennent de plus en plus grandes et prennent des formes de plus en plus complexes : croissants, petits points, oiseaux, étoiles, fleurs, ou encore symboles de la passion. C'est un élément incontournable de la parure et de la féminité, et tout un langage codé y est associé :

Près de l'œil, elle se nomme assassine ou passionnée.mouches XVIIIe
Au coin de la bouche, c'est la baiseuse.
Sous la lèvre, elle devient friponne ou coquette.
Sur le nez, effrontée ou gaillarde.
Sur le front, la majestueuse
Sur la joue, c'est la galante.
Sur une ride, dans le creux du sourire , elle est enjouée.
Sur la poitrine, c'est la généreuse.
Sur un bouton, la receleuse.
Sur le menton, c'est la discrète

 

Pratiquement tous les produits utilisés étaient nocifs. Les compositions les moins néfastes contenaient du talc de Venise ou de la craie de Briançon, mais elles s’écaillaient rapidement. Puis, sous l’influence de Marie-Antoinette, on revient à davantage de simplicité. Ce phénomène sera encore accentué à la Révolution. Les fards violents et les perruques sont abandonnés.

 

Les mentalités évoluent, les modes aussi. Au XIXe siècle, on recherche également un effet de jeunesse en plus du teint blanc. On commence à voir apparaître les masques pour la nuit, et les fards sont de moins en moins utilisés. Parmi les fards blancs, seul le talc et la poudre d’amidon sont encore conseillés, les autres étant rejetés car toxiques. Le rouge est délaissé par les élégantes. Si l’on applique des fards, il faut que ce soit le plus discret possible. Il s’agit de se maquiller sans en avoir l’air. On laisse les fards voyants aux acteurs.

Au milieu du siècle, sur le modèle d’Emma Bovary, la femme ne doit plus seulement avoir le teint pâle, une impression de fragilité doit désormais émaner d’elle. En outre, sa taille doit dame a sa toilette boucherêtre fine, ses cheveux épais et bruns et ses yeux cernés. La tuberculose jouit alors d’un grand prestige dans la mesure où elle donne à ses malades une teinte presque transparente lors des poussées de fièvre. Pour leur ressembler , les femmes ne mangeaient pratiquement rien, certaines buvaient même du vinaigre ou des citrons ou des drogues à base d’atropine ou de belladone pour avoir les yeux plus brillants. Elles dormaient peu pour favoriser l’apparition des cernes.

A la fin du XIXe siècle, la poudre jusque-là destinée à blanchir le teint est utilisée pour le matifier. C’est le début de la poudre de riz qui à, en outre, plusieurs propriétés cosmétiques. Elle absorbe l’humidité du visage, adoucit la peau, la fait paraître plus fine, plus blanche, camoufle les petites imperfections, les rougeurs, le hâle.

 

Dans les années 30, les canons de beauté vont changer profondément. La femme idéale est mince, sportive, les cheveux coupés à la garçonne, avec un maquillage soutenu. Parallèlement, la mode du teint blanc fait place à celui des peaux bronzées…

 

naissance de venus boticelli

Quand le teint blanc et les rondeurs étaient à la mode

La naissance de Vénus - Boticelli

Publié dans Ma grange à papotes

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M
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M
<br /> mdrrrrrrrr Vais encore me faire accuser de démagogie ... Même pô vrai Je suis le premier féministe misogyne, féministe par le coeur, misogyne par expérience mdrrrrrrrrrr et c'est de moi !!!<br /> <br /> <br />
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<br /> <br /> Et tu es aussi mon chouchou <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> En tant qu'homme je serait embété (euphémisme)de voir sans cesse, sur toutes couvertures et autres affiches des mecs avec des tablettes de chocolats, etc.Bien entendu non représentatif de la vie de<br /> tous les jours. La dictature de l'apparence (bien qu'en toute modestie je ne me paind guère mdr) on peut pô voir une pub pour quoique ce fut, sans mirer une bimbo de 16 ans retouchée et à moitiée<br /> nue. Alors focément, de fait, une femme après 25 30 ans se complexe pour une peu de cellulite et autre culotte de cheval par par là, rien de grave au demeurant, mais vu que la socièté vous renvois<br /> toujours une image "mirroir" de na na pubères comme (faux) archétipes ... (J'suis nénérvé lô !) Faudrait que "ces" gens, mecs la plupart du temps, lisent par exemple le très bon livre de Clarissa<br /> Pinkola Estés "femme qui courent avec les loups", mais alors sans doute n'auraient ils plus d'érection(s)textuelles pendant longtemps, tellement certaines véritées ne sont pas bonnes à lires ou à<br /> entendres !<br /> Allez je cesse ici avant d'exploser !<br /> Belle journée nonobstant<br /> <br /> <br />
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<br /> <br /> Voilà un homme comme je les aime ! Réaliste et tout ! Quand je te le dis que tu fais partie de mes chouchou, hibou, pou, genou heu je m'égare là...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Une Vénus (magnifique dans toutes ses rondeurs) Initiatique par un autre protègé des Médicis ...<br /> <br /> <br />
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M
<br /> UNe Vénus (magnifique avec ses rondeurs!!!) Initiatique par un des autres protègé des Médicis ...<br /> <br /> <br />
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<br /> <br /> Oh un amateur de rondeurs ! un bon point pour le monsieur <br /> <br /> <br /> <br />