Les caresses des yeux
Les caresses des yeux Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Auguste Angellier (extrait de A l’amie perdue)
Auguste Angellier (1848-1911) est le premier professeur de langue et de littérature anglaise de la faculté de Lille - anciennement Douai - et son premier doyen, de 1897 à 1900. Sa carrière débute assez mal. Alors qu’il prépare le concours de l’Ecole normale supérieure à Paris (1866), il est expulsé entre l'écrit et l'oral. Le proviseur voit en lui le chef d'un mouvement de révolte contre la nourriture de la cantine ! Cet épisode le pousse à partir pour l'Angleterre où on lui offre un emploi d'enseignant dans un petit pensionnat. Puis il participe à la guerre de 1870, en tant qu’engagé volontaire mais une infection respiratoire grave le fait rentrer à Paris. La guerre terminée, il est nommé répétiteur en 1871 au Lycée Louis-Descartes. Il décroche sa licence peu après. Reçu au "certificat d’aptitude à l’enseignement de l’anglais", deux ans plus tard, il professe en tant que "Maître-répétiteur" pendant trois ans, période exigée à l’époque avant de pouvoir s’inscrire à l’agrégation. Il obtient ce concours à 28 ans, et enseigne aussitôt au Lycée Charlemagne, jusqu’à son départ en Angleterre en 1878. En 1881, un poste de maître de conférences se libère à Douai et il va l’occuper. Douze années plus tard, il soutient ses deux thèses, chacune consacrée à un poète : la "majeure" à l’Écossais Robert Burns, et la thèse complémentaire à John Keats, thèse rédigée en latin, dans laquelle même les citations des poèmes de Keats sont en latin. Nommé professeur titulaire, il préside plusieurs jurys d'agrégation, consacrant beaucoup de soins à l'amélioration des méthodes d'enseignement de l'anglais. Elu doyen de la faculté des lettres de Lille en 1897, il est le premier titulaire lillois de ce poste et exerce ses responsabilités avec une très grande minutie. Mais sa santé nécessitant des ménagements, il ne souhaite pas un second mandat, d'autant qu'il désire consacrer du temps libre pour cultiver ses amitiés littéraires. Il accepte néanmoins, en 1902, d'être détaché comme maître de conférences à l'Ecole normale supérieure, toujours avec le souci d'améliorer l'enseignement de l'anglais, mais après 1904, il ne quitte plus Lille que pour des séjours de repos sur la côte d'Azur. Parallèlement à sa mission universitaire il publie une importante œuvre poétique dont je ne cite que le titre le plus significatif : " A l'amie perdue ", recueil de 178 sonnets évoquant un drame sentimental qui le hantera jusqu'à sa mort.
J’ai fait des petites recherches sur ce poète car je n’en avais jamais entendu parler avant de tomber par hasard sur ce beau poème. Et voilà comment notre culture générale s’enrichit…
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